• Banlieues : Etat d'urgence sociale !

    Depuis les emeutes de Novembre 2005, qui, on s'en souvient, avaient tenues le haut du pavé de l'actualité pendant 3 semaines, qu'est-ce qui a changé dans les banlieues françaises? A vrai dire, à part les promesses non-tenues de Sarkozy et le plan "anti-glandouille" de Fadela Amara qui a fait long feu...pas grand'chose !

    Les banlieues sont toujours ces endroits de relegation sociale , abandonnés des pouvoirs publics, où l'avenir est bouché. Et apres, on s'étonne que les jeunes s'abtiennent massivement d'aller voter : quand on est considéré comme un citoyen de seconde zone, à quoi bon aller voter si c'est pour pisser dans un violon?

    Les autorités ne voient les banlieues que comme des zones de non-droit - qu'ils ont eux-mêmes contribués à créer - et leur action dans les quartiers se limitent à des contrôle d'identité au faciès et des descentes de police musclées sans jamais se remettre en cause et se demander pourquoi on en est arrivé là.

    J'ai la chance de ne pas habiter l'un de ces quartiers qui subit de plein fouet la violence sociale, l'exclusion et la misère. Beaucoup de familles aujourd'hui, en sont à 50 euros près pour boucler ou non leur budget, voilà une réalité que le sieur Sarkozy de Nagui Bosca sous les ors de son palais, et bien loin de connaître !!!

    J'habite à la campagne où la misère ne s'étale pas au grand jour comme dans les zones urbaines "sensibles" mais elle y est tout aussi présente, elle est simplement cachée. Parce qu'à la campagne, tout le monde se connaît ou presque, et qu'on a peur du "quant dira-t'on", alors on se baricade chez soi, parce qu'on a honte...

    Depuis l'arrivée de Sarkozy au pouvoir, les habitants des banlieues "sensibles" sont stygmatisés comme jamais : il y'a d'abord eu la déclaration de guerre sur la dalle d'Argenteuil avec les fameuses "bandes de racailles" a "nettoyer au Kärcher" et un débat sur l'identité nationale plus tard, les jeunes des banlieues sont toujours aussi massivement en échec scolaire et au chômage. La crise ayant déferlée, elle a finie  d'achever ces quartiers où règne la désespérance.

    Mais les plus dangereuses bandes de racailles de France, ce sont bien celles du MEDEF et de L'UMP !!! Les p'tits caïds des banlieues ne sont que du menu frotin à côté des délinquants en col blanc qui saignent les Français comme des gorets. Combien de temps allons-nous encore nous laisser faire???

    Même quand on est diplômé dans une banlieue, on est pas sur un pied d'égalité avec les autres jeunes diplômés. Bien sûr, on a médiatisé quelques uns qui ont réussis à s'en sortir et ont monté leur boîte, grand bien leur en fasse, mais pour un qui réussit, combien de milliers d'autres laissés pour compte?

    Encore que...notre camarade de Lyon, Salim Messad, diplômé d'une école hotellière, était le seul de sa promotion à ne pas avoir trouvé un emploi à sa sortie de l'école, dans un secteur pourtant réputé "en tension" où il ne devrait avoir logiquement aucune difficulté à trouver un emploi. Sans doute n'avait-t'il pas le profil de l'emploi...aujourd'hui, il est toujours SDF.

    Si on veut postuler à l'Epad par exemple, mieux vaut s'appeler Jean Sarkozy que Mohamed El rachid n'est-ce pas.

    Il y'a une réalité tenace en France : quand vous venez d'un quartier populaire, vous êtes "marqué socialement" et ont veut absolument vous faire rentrer dans des cases.  Quand tu habites ces quartiers-là et que tu as la chance de "décrocher un emploi" ( c'est un peut comme quand tu fais du manège, faut décrocher la queue du mickey tu vois...)  qu'est-ce que les travailleurs sociaux et le Pôle emploi te proposent : 

    T'est black? Pourquoi pas devenir vigile dans un supermarché? T'est arabe? Pourquoi ne pas aller travailler chez le turc du coin pour servir des kebabs... sinon, y'a toujours livreurs de pizza, le nettoyage industriel, le batiment etc. Bref, on voit bien dans quels boulots de merde, pénibles et dégradés on veut enfermer les jeunes des banlieues... leur a t'on demandé quel était leur objectif professionnel? Leur a-t'on laissé une chance de les réaliser? Non.

    Et par dessus le marché, alors que les employeurs sont bien content de trouver cette main-d'oeuvre docile, taillable et corvéable à merci, s'ils ont le malheur de ne pas avoir de papiers en règle, on les traquent comme des bêtes, parce que, bien entendu, on les rend responsables de leur situation administrative, peu importe qu'ils vivent en France depuis des années, qu'ils paient des impôts et envoient leurs mômes à l'école...

    Vous comprendrez qu'entre la vie de galèrien auquelle notre société condamne sa jeunesse et l'argent facile des trafics et de l'économie souterraine, qui leur permet souvent de faire vivre toute leur famille, un certain nombre de jeunes des cités ont vite choisis. Que voulez-vous, le crime paie plus que la légalité, c'est un fait ! Et ce n'est pas les élites qui nous dirigent qui montrent l'exemple...

    C'est à la société de changer son regard sur la banlieue, et aux pouvoirs publics et aux employeurs d'offrir d'autres perspectives à sa jeunesse, comme par exemple, une vraie formation, un véritable emploi, à temps plein, choisi, pérenne, et correcetement rémunéré pour pouvoir vivre décemment et non a être condamnés à la pauvreté.

    Si les pouvoirs publics s'intérrogaient sur les véritables racines de la délinquance, ils lutteraient véritablement contre la pauvreté, au lieu de s'en prendre aux pauvres et de raboter leurs droits. C'est la misère et l'exclusion sociale qui génére de la violence, et de la délinquance !

    Aujourd'hui, nous subissons la loi du plus fort, celle de la classe bourgeoise dominante, mais demain, si nos luttes convergent dans un "tous ensemble" déterminé à leur faire mordre la poussière, nous pouvons imposer une autre société, pour un monde meilleur !






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